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An occupational perspective on the life as a couple : (Co)occupations matter !

Santé

Romain Bertrand

Si la relation de couple embrasse une diversité de formes reconnues dans les sociétés occidentales, la littérature spécialisée admet généralement que chacune repose sur les routines quotidiennes des partenaires et leur sédimentation au fil du temps. En fait, de nombreux et nombreuses chercheur·es en sciences humaines et sociales estiment que les activités de la vie quotidiennes modèlent le we-ness du couple, c’est-à-dire, le sentiment de mutualité entre les partenaires. Ainsi, la thèse a donc pour but de mieux comprendre la manière dont ces activités contribuent au maintien d’une relation de couple satisfaisante en appliquant une perspective innovante, la perspective occupationnelle. La perspective occupationnelle s’intéresse aux occupations des personnes, qui comprennent toutes les activités quotidiennes, individuelles et collectives, dans lesquelles elles s’engagent intentionnellement. Les occupations ont une dénomination culturelle, une valeur personnelle et socioculturelle, et contribuent à l'identité et au sentiment d'appartenance. 
Dans la thèse, la perspective occupationnelle est appliquée au couple à travers deux angles. Le premier implique la perception des occupations au sein du couple. En effet, la congruence des perceptions entre conjoint·es est un élément important dans la satisfaction du couple car c’est à partir de la perception des attentes de l’autre que chaque partenaire s’ajuste pour y répondre, tout en considérant ses propres besoins. Il s’agit donc dans un premier temps de mesurer la congruence des perceptions entre partenaires concernant leurs diverses activités, tant celles réalisées en couple que celles réalisées séparément l’un·e de l’autre.
Si la congruence des perceptions influence l’ajustement des partenaires, celui-ci reste un processus complexe et dynamique qui fluctue au gré des évènements de vie. Ainsi, le second angle de la thèse s’intéresse à ce processus d’ajustement des partenaires. Pour cela, nous nous intéressons à des couples dont l’un·e des partenaires au moins présente une déficience visuelle acquise. En fait, il s’agit de mieux comprendre de quelle manière les couples s’ajustent à l’évolution de la déficience pour répondre aux besoins occupationnels de chaque conjoint·e, et le sens que prend cet ajustement en regard de la mutualité du couple.
Finalement, à travers ces deux angles d’approches, la thèse peut soutenir l’élaboration d’interventions sur les occupations de partenaires qui présentent des difficultés conjugales, en considérant la manière dont ces occupations modèlent la mutualité de leur couple.