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L'extrémisme des jeunes en Suisse sous la loupe

Publié le 07.11.2018. Mis à jour le 05.05.2021.

Une enquête de la Haute école de travail social de Fribourg (HETS-FR), en collaboration avec la Haute école spécialisée de Zurich (ZHAW), menée auprès de 8000 jeunes Suisses, s’est intéressée à l’ampleur des attitudes et comportements extrémistes de droite, de gauche et islamiste. Les résultats révèlent que les objectifs idéologiques recueillent plus d’adhésion que les violences politiques.

Les résultats montrent que 5,9% des jeunes sans parcours migratoire peuvent être considérés comme des extrémistes de droite, dont 25,1% adhèrent à la xénophobie, 21,1% au nationalisme, 4,8% prônent la violence contre les étrangers, 5,4% désirent une dictature et 2,6% ont eu des comportements violents, exercé des violences physiques ou des dommages matériels contre les étrangers ou les extrémistes de gauche au cours des douze derniers mois.


7% des répondants peuvent être considérés comme des extrémistes de gauche, dont 47,1% sont hostiles au capitalisme et 21,7% à la police et l'Etat, 5,6% soutiennent le communisme et 8,1% prônent la violence contre les policiers. Au cours des douze derniers mois, 4,4%  reconnaissent des actes de violence d’extrême gauche (dommages matériels à l’encontre de symboles capitalistes, attaques contre des policiers et des violences physiques à l’encontre des extrémistes de droite et de leurs biens).

2,7% des jeunes musulmans ayant participé à l'enquête peuvent être considérés comme extrémistes islamistes, dont 43% ont une perception négative des sociétés occidentales et 28,8% sont hostiles aux musulmans non traditionnels. En revanche, seuls 3,7% font preuve d’hostilité à l’encontre des Suisses et 5,1% ont une propension à la violence envers les musulmans non traditionnels.

Caractéristiques sociodémographiques

Pour toutes les formes d'extrémisme, les taux de prévalence sont plus élevés pour les jeunes hommes que pour les jeunes femmes. D'une part, les jeunes hommes sont nettement plus enclins à la violence; qui fait partie intégrante du concept d'extrémisme. D'autre

part, ils adhèrent également de façon plus importante aux dimensions idéologiques de l’extrémisme.

Des divergences apparaissent selon le type d'écoles. La prévalence des attitudes anti-démocratiques est plus élevée parmi les élèves des écoles professionnelles et des centres de transition professionnelle que parmi les élèves des collèges/lycées et des écoles de culture générale.

Un statut social inférieur, défini par le fait de recevoir des indemnités du chômage ou de l’aide sociale, n'augmente que peu l’adhésion à des attitudes anti-démocratiques. Le lieu de résidence est également d'une importance secondaire.

L'enquête a été menée auprès de 8’317 jeunes  âgés en moyenne de 17 à 18

ans dans dix cantons suisses en 2017. Les jeunes fréquentant différents

types d'écoles ont participé à l’enquête.

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